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Sur son dernier post, Laurent faisait état d'une fin de préparation compliquée. Pourtant il y a 15 jours il était totalement dans les temps. Jusqu'à ce dernier déplacement à Bordeaux où il a chuté à pleine vitesse. Sa tentative programmée le 1er décembre puis finalement décalée au 23 Novembre (par une équipe pro qui privatise le vélodrome de Roubaix pendant une semaine) ne s’est pas déroulée comme souhaitée.
« Je m'en sors plutôt bien puisque j'ai pu remonter sur le home trainer deux jours plus tard, cette chute a tout de même laissé des traces. Physiques et mentales.
Physiques, il faudra composer avec de vives douleurs à la hanche, au dos et au coude, en plus de l'effort lui-même.
Psychiques, je suis fatigué de cette saison pourrie de bout en bout. A cette troisième chute de l'année se sont ajoutés des problèmes de santé qui m'ont fait jongler entre l'hôpital et mon canapé pendant plusieurs semaines cet été. Je ne parviens plus à gérer convenablement cette accumulation de douleurs et la remise en question systématique de ma préparation.
Mardi, sur le magnifique vélodrome de Roubaix, j'ai fait un blocage. Je n'avais pas remis les roues sur une piste depuis ma dernière chute, et j'étais tout simplement incapable de rouler, tétanisé. Tout s'est écroulé en moi. C'était fini, j'étais à deux doigts de jeter l'éponge, honteux d'en être là après tout ce travail et l'investissement de mes proches et partenaires. Je dois une fière chandelle à ceux qui ont assisté à ce craquage pour m'avoir ramassé, parlé et poussé à ne pas lâcher. Remonter sur vélo, et sur la piste.
Mercredi, nous étions de nouveau sur l'ovale pour un dernier entraînement. J'ai réussi à reprendre mes repères, non sans appréhension. Mais il faut se rendre à l'évidence : toute cette tension n'a rien arrangé côté physique. Je suis perclus de douleurs et épuisé.
Jeudi j’étais dans le bloc de départ à 14h30. Parce que l'abandon n'est pas une option.
47,931, Défaite et victoire.
Très loin de l'objectif, ça je le savais. Ce que j'ignorais, c'est que mon bras allait me faire souffrir à ce point. Après seulement quelques minutes il a fallu lutter pour piloter le vélo. J'ai tenu 30 minutes, avant de devoir quitter la position pour faire bouger mon bras et retrouver des sensations. Plus le temps passe, plus mon bras devient insensible, compliquant le maintien d'un rythme correct, m'obligeant à me relever, encore et encore.
Au final je parviens tout de même à venir à bout de cette heure, et battre la meilleure performance française dans ma catégorie d'âge. Petite victoire, venant récompenser une saison très très compliquée.
Un énorme merci à tous ceux qui ont fait le déplacement à Roubaix aujourd'hui. Sans vos encouragements j'aurais probablement mis pied à terre. Un énorme merci à vous tous qui m'avez porté, poussé, accompagné durant cette saison.
Cette tentative n'est pas vaine. Au-delà du record master, je sais maintenant ce que je dois travailler pour revenir meilleur et, cette fois ci, en pleine possession de mes moyens ».
Un athlète ne se juge pas à ses mésaventures. Un gars comme Laurent ne perd pas. Soit il gagne, soit il apprend. Par sa capacité de résilience et sa persévérance, il parviendra à soulever des montagnes et battre ce record !
